Il arrive parfois qu’un bateau, pris dans une tempête, au milieu des vagues et de la houle, tangue plus ou moins fortement. On peut alors penser que le chavirement est inévitable, et que la situation n’est plus maîtrisable. Il convient alors, pour se sortir de cette tempête, de faire preuve de solidarité, de combativité et de patience. Faire le dos rond, accepter les coups des vagues, en attendant des jours meilleurs. Telle était la situation de l’ESBF, cette semaine, au moment d’aller affronter Chambray. En difficulté en championnat, les Bisontines se déplaçaient en Touraine pour y défier les actuelles quatrièmes de Ligue Butagaz Energie. Dix jours après la lourde défaite encaissée du côté de Brest, les Rouges avaient à coeur d’afficher un meilleur visage pour cette nouvelle sortie, et, de retrouver le chemin du succès en première division. Pour affronter les Conquérantes, Bonnet doublait toujours avec Lerstad pour compenser l’absence d’Hauge dans la cage rouge, tandis que Dembele était toujours à l’infirmerie bisontine.
Mais, au coup d’envoi, pour la grande joie de tous les suiveurs bisontins, une demi-centre vêtue du numéro 7 faisait son retour pour aider les siennes à redresser le navire. Revenue après sa blessure au genou, Frecon-Demouge apportait sa percussion et sa parfaite vision du jeu dès les premières minutes, et contribuait à l’entame plutôt réussie des Bisontines. Si Chambray prenait les devants par l’intermédiaire d’Houette, les Rouges rentraient sans complexe dans cette partie, si bien que le but de Tshimanga ramenait les deux équipes à égalité aux abord du quart d’heure de jeu (4-4). Les locales profitaient alors de quelques imprécisions offensives côté bisontin pour s’échapper légèrement, en prenant jusqu’à trois longueurs d’avance à quatre minutes de la pause. Mais pour les Rouges, il n’était pas question de laisser filer leurs adversaires du soir. La base arrière bisontine, emmenée par Nosek et Mairot, répondait alors rapidement aux assauts locaux, et suite au dernier but de Zazaï presque sur le gong – et avec un angle très fermé – , les deux formations se séparaient avec une petite longueur à la mi-temps.
MI-TEMPS : 11-10.
Au retour des vestiaires, les locales reprenaient leur marche en avant, et Stoiljkovic puis Sow redonnaient trois buts d’avance aux leurs. Mais en véritable capitaine du bateau bisontin, et déjà étincelante pour son retour, Frecon-Demouge sonnait la fin de la récréation, et changeait de braquet pour son équipe. Tantôt à la conclusion après un duel, tantôt à la passe courte pour Mairot ou sautée pour Granier, la demi-centre bisontine étalait toute sa panoplie technique pour ramener les siennes à hauteur. En complément de la force offensive retrouvée, Lerstad se voyait bien inspirée dans la cage rouge, à l’image de ce 7m sorti sur Stoiljkovic à quinze minutes du terme. Besançon prenait alors la tête par Granier depuis son aile, mais ne parvenait pas à creuser davantage l’écart malgré les occasions offertes par les bonnes défenses. L’astuce miracle se nommait alors Tshimanga pour terminer cette partie. La jeune ailière bisontine se régalait d’abord sur un duel au niveau du secteur central, avant de trouver une magnifique lucarne face à Quiniou.
Dans une fin de match irrespirable et ô combien stressante, et sur un dernier but de Tshimanga, Besançon décrochait alors un précieux succès, en remportant cette rencontre d’une petite unité. Il serait alors trop tôt pour dire que la tempête est terminée, et que le ciel est redevenu bleu. Mais à n’en pas douter, les Bisontines, et l’ensemble du staff, auront su s’unir pour redresser le cap et reprendre la marche en avant. On les pensait coulées, on les croyait à l’eau, mais que nenni. Le bateau bisontine a su une nouvelle fois ce vendredi soir, démontrer toute sa force de caractère, sa détermination et sa volonté de ne rien lâcher. On ne peut alors, après cette victoire, que féliciter les joueuses, leurs entraîneurs, mais aussi l’ensemble du staff, de l’analyste vidéo au médecin en passant par les kinés et le prépa’ physique. Eux savent la force qu’il a fallu avoir pour sortir de cette tempête, et nul doute qu’ils sauront poursuivre leur manoeuvre dès la semaine prochaine, à l’occasion de la demi-finale de la Coupe de France face à Paris. Chacun sait ce qui arrive après la pluie…
FIN DU MATCH : 24-25.
Crédit photo : Alexis CALMEL