Relever la tête et effacer les pépins des derniers matchs pour prolonger ses rêves. La tâche n’était pas simple pour les Engagées, quelques jours après le derby. En déplacement en Hongrie pour l’avant dernière journée d’EHF European League et en manque d’efficacité ces derniers temps, avec des corps meurtris et fatigués, les Rouges se préparaient en effet à affronter Siòfok dans un match à très fort enjeu. En cas de défaite, les portes des quarts de finale se refermeraient face aux Bisontines, avant même la dernière journée des phases de poule. Les techniciens bisontins devaient toujours composer sans Dembele et Frecon-Demouge, et Gichevska, pas encore tout à fait prête, n’était pas du voyage. Nosek était de la partie malgré sa main droite un peu abimée. En face, Siofók s’affichait au complet, et dans un état de forme étincelant, puisqu’après la défaite face aux Bisontines le 8 janvier dernier, les Hongroises avaient remporté leurs trois derniers matchs d’EHF European League.

Dans l’entame du match, les deux défenses se mettaient bien en place, et les attaques peinaient à trouver le chemin des filets. Les pertes de balles s’enchaînaient dans ces premières minutes, et lorsque la faille était trouvée, les tirs tentés venaient régulièrement s’échouer sur l’un des montants des buts. À ce petit jeu là, et sous l’impulsion de Kajdon et Miloslavljevic, les Hongroises prenaient légèrement les devants, même si la défense bisontine efficace empêchait les locales de creuser l’écart (6-5, 16′). Des débats équilibrés prenaient alors place entre les deux formations. Les attaques bisontines se montraient longues, poussant les arbitres à lever le bras, et les tirs parfois forcés des Rouges ne trouvaient pas toujours le cadre ou bien était repoussés par la gardienne adverse. De l’autre côté, Papp secondait Miloslavljevic pour construire les attaques hongroises, et à l’issue de trente premières minutes très défensives, Siófok rejoignait les vestiaires avec trois longueurs d’avance (12-9).

Au retour de la pause, les Hongroises essayaient d’appuyer sur l’accélérateur, prenant temporairement jusqu’à cinq buts d’avance. Mais Hauge et les siennes refusaient de quitter la scène européenne si facilement. La portière bisontine profitait des bonnes prestations défensives des siennes pour effectuer ses premières parades, et portées par Aoustin et Faure, les Bisontines revenaient dans la partie, poussant le technicien local à prendre son temps-mort (14-13, 42′). Au sortir de ce temps-mort, Siófok reprenait son avantage de trois longueurs, mais Aoustin puis Zazaï ramenaient à nouveau les leurs à hauteur de leurs adversaires du soir. Le jet de 7M de la spécialiste bisontine remettait même les deux équipes à égalité à 8 minutes du terme, et tout redevenait alors possible. Malheureusement, Siófok allait reprendre l’avantage par Such puis Papp. La réduction du score de Mairot permettait aux Rouges de revenir à une longueur à une minute du terme, mais une décision arbitrage discutable offrait un dernier jet de 7M à Siofok, converti par une Miloslavljevic en grande forme ce samedi soir (20-18).

L’aventure européenne s’arrêtera donc ici, en Hongrie. Les Bisontines ne reverront pas les quarts de finale qu’elles avaient pris tant de plaisir à disputer la saison dernière. Mais jusqu’au bout, ce samedi soir, elles auront tout donné. Elles auront joué avec leurs armes du moment, en tentant de gommer la fatigue accumulée et les petits pépins physiques acquis ici ou là. Si elles auront, à coup sûr, des regrets tant elles sont compétitrices, elles peuvent quitter la compétition la tête haute, puisqu’elles n’auront jamais baissé les bras au cours de cette cinquième journée de phase de poules. Et comme il y a, dans chaque expérience, des enseignements à tirer, nul doute que les Bisontines et leur staff auront à coeur d’appliquer leurs apprentissages acquis en Coupe d’Europe à l’échelle nationale. Soyez fiers des Engagées ! Il conviendra, désormais, de rabattre toutes les forces sur le championnat français, de façon à revivre ces belles aventures dès la saison prochaine…