La joie des retrouvailles. La préparation, qui laisse rapidement place à l’impatience, puis à l’excitation. Après de longues semaines de trêve estivale, l’ESBF refoulait enfin le Palais des Sports pour y retrouver le championnat de Ligue Butagaz Énergie. Au programme de cette deuxième journée, une rencontre face à Chambray, vainqueur de Nantes la semaine dernière, et concurrent direct à l’Europe pour cette nouvelle saison. Quelques jours après leur victoire inaugurale face à Toulon, les Engagées étaient bien décidées à faire tomber les Chambraysiennes, qui s’étaient imposées quelques semaines plus tôt en match amical du côté de Dole. Pour ce faire, le duo de techniciens bisontin composait avec le même groupe qu’à Toulon !

Le public bisontin s’attendait à un match serré et disputé. Il aura été servi au cours du premier quart d’heure. Si la rencontre aura mis du temps à se lancer, avec seulement 2 buts en 7 minutes, les deux équipes se lançaient dans la partie avec une intensité et un engagement débordants. Les deux défenses installaient leurs forteresses, et seules Mairot pour Besançon et Offendal pour Chambray semblaient trouver les solutions face aux gardiennes adverses. Sous une chaleur étouffante, les Engagées devaient doubler d’énergie pour percer le rideau visiteur permettant d’accéder au but, multipliant ainsi la dépense énergétique, face à une équipe réputée pour son jeu rapide et sa défense intensive. Dans un match plaisant à suivre, Chambray prenait ainsi une longueur d’avance à l’issue du premier quart d’heure (5-6).

Mais les efforts accumulés lors de ces quinze premières minutes n’allaient pas rester sans conséquence. Les Bisontines enchaînaient quelques erreurs offensives, permettant aux visiteuses de développer leur jeu rapide, et de scorer en contre-attaque. Si Hauge, dans la cage rouge, tentait de retarder l’échéance, la machine adverse semblait se lancer, sous l’impulsion de Brkljacic et Stoiljkovic, impeccable aux jets de 7M. Les Engagées étaient à la peine, et sur un but de Houette à deux minutes de la pause, l’écart atteignait sept longueurs (9-16). Par Ćorović, pour sa première sur le parquet bisontin, puis Faure peu de temps avant le buzzer, Besançon revenait quelque peu dans la rencontre, permettant de réduire l’écart au moment de rejoindre les vestiaires (11-16, MT). On espérait alors que le deuxième acte serait du même acabit que ces dernières minutes..

Dès la reprise, Chambray repassait en cinquième pour étouffer les Rouges. Un 3-0 infligé en quatre minutes leur redonnait 8 longueurs d’avance. Piquées dans leur orgueil, et profitant des sanctions adverses, les Engagées, menées par une Juliette Faure en forme, sonnaient la révolte. Grâce notamment aux trois buts de la demi-centre locale, les Rouges s’offraient une balle de -3 à un peu plus de vingt minutes du terme, et le public ne s’y trompait pas et encourageait les siennes. Mais cette occasion ne sera pas convertie, et la sanction sera immédiate. À nouveau au complet, les Chambraysiennes redéployaient leur panoplie offensive, et Tonje Lerstad, malgré ses 6 parades, ne pouvait que subir les assauts adverses. Par l’intermédiaire de Bouchard et Stoiljkovic, les visiteuses reprenaient le large à quinze minutes du terme, puisque le panneau d’affichage leur créditait neuf longueurs d’avance.

Cette fois-ci, la messe était dite, et les Bisontines ne pouvaient que se diriger vers une défaite pour cette première à domicile. Acculées, épuisées, elles tentaient tant bien que mal de rivaliser avec leurs adversaires du soir pour ne pas trop faire gonfler la marque, mais la tâche devenait des plus complexes. Si Tshimanga se montrait depuis l’aile, c’est surtout la Chambraysienne Brkljacic qui s’illustrait dans les dernières minutes, avec 4 buts inscrits en 8 minutes. Au terme d’un dernier quart d’heure où plus rien ne semblait à jouer, hormis un goal-average qui pourrait avoir toute son importance en fin de saison, Chambray infligeait donc une défaite de neuf longueurs à notre équipe bisontine, qui aura su tenir la barre pendant 20 minutes, avant d’être étouffée par l’engagement et l’intensité du collectif visiteur.

Cette première au Palais des Sports n’aura pas été celle espérée, mais la saison ne fait que commencer. Chacun sait, chacun a vu, la capacité de notre équipe à réagir, à sortir la tête de l’eau, et à tirer de l’échec toute la force nécessaire pour rebondir. Nul doute, que les dix jours qui séparent du déplacement à Paris (et qui sera à suivre sur HandballTV), laisseront le temps au staff et aux joueuses d’analyser les raisons de cette déconvenue, tout en déployant l’énergie nécessaire pour aller défier le club de la capitale !