Ah, Paris. Lorsque vous vous baladez dans le quatorzième arrondissement de la capitale, en bord de seine, vous pouvez y voir le ministère de l’Économie et des Finances. Puis, lorsque vous tournez la tête, vous observerez aussi l’un des meilleurs lieux du sport français, et plus précisément du handball : l’AccorArena. Ce mercredi, avant de rejoindre le Palais des Sports, plus petit mais tout aussi chaleureux, les Bisontines pensaient forcément à cette mythique salle parisienne, quelques heures avant de disputer une demi-finale de Coupe de France face à Fleury. Trois petits jours après la victoire en championnat du côté d’Orléans, sur un large score de 28-38, les Engagées n’avaient aucune autre idée en tête que de réitérer cette performance, et décrocher un précieux ticket pour une première finale depuis 2005. Cette rencontre pouvait également permettre au collectif de Sébastien Mizoule de poursuivre sa fantastique série de victoires, et effacer définitivement la défaite regrettable du match aller.
Pour aborder cette rencontre, le technicien bisontin devait toujours composer sans Dembele, Frecon-Demouge, Frank et Aoustin, blessées. Le centre de formation était alors présent en nombre sur le terrain, puisque hormis Roy, en convalescence, toutes les joueuses du centre figuraient sur la feuille de match. En début de match, Fleury réussissait à imprégner son rythme, endormant progressivement le collectif bisontin et prenant les devants par la même occasion. Pour ne pas se faire distancer, Besançon s’en remettait à la force de frappe du duo polonais Rosiak / Nosek, et sur un jet de 7M de Mairot, les deux équipes restaient à égalité à l’issue du premier quart d’heure (7-7). Qu’on se le dise, les Engagées ne semblaient jusqu’alors pas vraiment dans leur match, et le public bisontin, nombreux ce mercredi soir, attendait le réveil de ses protégées.
Mais la défense en 1-5 proposée par Fleury maintenait les Engagées en difficulté en attaque, ne trouvant pas les solutions et ne pouvant pas développer son projet offensif. Malgré les tentatives de Rosiak et Uno, les Rouges peinaient à trouver le chemin des filets, et les imprécisions techniques ne leur permettaient pas non plus de prendre la tête dans cette partie. En face, la défense bisontine se montrait plus permissive, et sous l’impulsion de Rizo Gomez et Mumbongo, Fleury parvenait davantage à tromper Hauge. L’entrée de Bonnet dans les buts, conjuguée aux trois buts coup sur coup de Zazai depuis son aile gauche voyaient tout de même les locales revenir au score à l’approche du quart d’heure de pause, et les deux équipes se quittaient sur un score de parité (13-13). Sans briller, l’ESBF conservait l’intégralité de ses chances après les trente premières minutes, et on sentait bien qu’il ne manquait pas grand chose pour pouvoir prendre la mène dans cette partie.
À la reprise du match, les débats prenaient un tout autre visage. La défense bisontine affichait porte close, et Bonnet en profitait pour réaliser plusieurs parades très importantes. De l’autre côté du terrain, Tshimanga et Mairot s’accordaient pour scorer, et pour la toute première fois de cette partie, les Engagées prenaient la mène. Bien mieux revenues des vestiaires, les Engagées étouffaient leurs adversaires en les poussant constamment à la faute ou à l’imprécision offensive, si bien que même si les attaques n’étaient pas toujours fructueuses, Besançon creusait l’écart. Zazai utilisait alors toute sa roublardise, tantôt pour intercepter une balle à l’engagement, tantôt pour jouer l’engagement rapide. Mairot en faisait de même, et sur une nouvelle contre-attaque, les Rouges prenaient cinq longueurs d’écart à quinze minutes du terme (22-17). On attendait un sursaut côté bisontin en début de seconde période, nous étions plus que servis, et les portes de Bercy s’entrouvraient alors.
Mais Fleury n’avait pas encore tout à fait dit son dernier mot, et les Panthères retrouvaient de la précision et de la réussite offensive. Leur défense reprenait quelque peu le pas sur l’attaque rouge, et après quelques minutes de flottement côté bisontin, les Fleuryssoises ne se trouvaient plus qu’à trois petites longueurs de leurs adversaires à sept minutes du terme. Mais le show Bonnet se mettait en place. La jeune gardienne bisontine s’offrait deux parades consécutives (dont un pastis !), et permettait à Zazai, lancée sur contre-attaque, de scorer à nouveau pour Besançon. Ces quatre buts d’avance s’avéraient alors suffisants pour les Engagées, qui maitrisaient tant bien que mal les dernières minutes et se dirigeaient vers la victoire. Au mental, au forceps et avec les tripes, l’ESBF allait chercher un précieux succès devant un public euphorique, et dans des éclats (et quelques pleurs) de joie, tout un club pouvait savourer et célébrer un événement majeur pour le club : l’ESBF venait de décrocher son ticket pour la finale.
Même si ce match ne restera pas dans les annales par le contenu du jeu proposé, notamment en première période, l’essentiel est bien ailleurs : pour la première fois depuis 2005, année où elle avait remporté cette compétition, l’ESBF est en finale de la Coupe de France. Par la même occasion, l’ESBF engrange une septième victoire consécutive, augmentant encore un peu plus son capital confiance, et envoyant un nouveau message à ses futurs adversaires. Car il faut bien l’admettre : les Engagées paraissent inarrêtables ces dernières semaines, et même si Fleury a su résister pendant 30 minutes, les locales ont à nouveau su prendre le contrôle et dominer cette partie. Rajoutons à cela les nombreuses absences avec lesquelles doivent composer les Rouges en ce moment, et vous aurez un parfait aperçu des performances réalisées ces derniers temps. Et maintenant, avant de préparer le derby samedi face à Dijon, nous pouvons prendre le temps de profiter : BERCY, NOUS VOILA !